lundi 29 novembre 2010

"Divorcer parce qu'on n'est plus amoureuse est aussi stupide que de se marier parce qu'on l'est." - Zsa-Zsa Gabor

Il existe de plus en plus de cas de divorce dans notre société. Parmi les nombreuses raisons, on trouve surtout celle de la disparition du sentiment amoureux. Pas simple de faire le sermon à votre mariage que vous resterez ensemble pour le meilleur et pour le pire, même si il n y a plus d'amour entre vous. Et pourtant, si on veut arrêter un peu la précarité qui existe de plus en plus dans ce domaine, il faudra bien chercher des nouvelles valeurs à mettre en place dans le couple...

Il y a encore soixante ans de cela, il était scandaleux de divorcer, surtout pour la femme. Depuis seulement très récemment, l'occident a plus ou moins réussi à ce libérer du carcan religieux et patriarcal qui obligeait les couples à rester ensemble, peu importe les conditions, adultère, violence ou maladie. Aujourd'hui, on divorce pour un "rien" et surtout quand il n' y a plus de sentiments. C'est une liberté très appréciée par celui ou celle dans le couple qui n'aime plus mais beaucoup moins par le compagnon qui lui est encore éventuellement amoureux ou amoureuse...

Les conséquences sont logiques, enfants malheureux, familles mono parentales, suicides, etc, etc.

Si nous voulons remettre de la stabilité et surtout de la longévité dans tout cela, il nous faut prendre conscience que le sentiment d'amour change avec le temps, évolue, se transforme jusqu'à parfois ne plus exister. Ce phénomène se retrouve peu importe la nature de la relation d'ailleurs, amitié ou relation de travail, à un moment ça va et à un autre ça ne va plus. Il est très rare qu'un couple peut se vanter d'avoir aimé son partenaire de la même façon avec la même force pendant vingt ou trente ans, cela existe, j'en doute pas mais cela doit être assez exceptionnelle. Donc prendre conscience que l'être humain est ainsi fait, ensuite construire un nouveau "pacte" au moment où le couple décide de s'unir. L'amour est un sentiment fragile, comment être sûr de soi et de l'autre au point de s'engager sur toute une vie?? Ne faudrait-il pas inscrire dans le contrat que l'objectif est de mener à bien un projet de partage, l'éducation et la stabilité des enfants éventuels par exemple, même si les sentiments ne sont plus là? Il nous faudrait prendre plus en compte toutes les choses que nous partageons dans le concret et pas uniquement les sentiments très aléatoires qui nous lient aujourd'hui mais peut-être pas demain.

Accepter que l'amour un jour peut disparaitre, ne pas prendre à la légère sa signature du pacte, pratiquer l'art du compromis avec son partenaire et se sacrifier le temps qu'il faut pour que les enfants vivent dans la stabilité le plus longtemps possible.

Une chose est sûr, un enfant sera toujours plus heureux avec des parents divorcé qu'avec des parents qui se déchirent régulièrement devant lui. La question est, est il possible de pratiquer une relation sans violence si il n'y a plus de sentiments?...

Personnellement, j'ai toujours eu l'impression d'aimer plus aujourd'hui que hier mais ceci dit, ma relation la plus longue n'a été que de cinq ans, je constate que pour la plupart des gens, les sentiments évoluent crescendo mais pas dans le bon sens...



(Image: Source )

12 commentaires:

sandrin a dit…

Je ne pense pas qu'un coupe doive se sacrifier pour les enfants. oui les enfants trinquent, mais ça ne veut pas dire qu'une famille stable soit le seul modèle. Les mentalités peuvent évoluer et les modes de vie également. Les enfants finiront peut-être pas intégrer le fait que le couple n'est jamais qu'un état transitoire, ce que je pense. Certains couples durent tout le temps, sans forcer, sans dommage, parce qu'ils se sont trouvés. mais dans l'ensemble tout bouge, il est quand m^^eme malheureux de devoir s'enfermer dans une relation sous prétexte que les enfants.... C'est le mariage avec ses voeux de fidélité etc qui est la bêtise. ça a modelé nos mentalités. C'était bon du temps où on ne voulait pas disperser les héritages, où la femme ne s'appartenait pas. Le mariage pour moi n'a aucun sens. N'en a jamais eu. Il faut dire que je suis plutot anti-famille... c'est comme ça. et puis l'imaginaire est nourri de contes de fées, d'amours légendaires, d'amours éternelles.. L'homme n'est pas un animal fidèle.

Claude Bartlett a dit…

Bonjour Sandrin!
Je le trouve amer ton commentaire. Même si on est pour pratiquer dans le couple une totale liberté sexuelle et contre le mariage cela ne change pas le problème de la précarité, les gens se séparent de plus en plus rapidement. L'homme n'est peut-être pas de nature fidèle mais il n'a pas une nature échangiste non plus, cette liberté n'est pas la solution. Essayons d'inventer une forme de romantisme moins obnubilé par nos propres sentiments égoïstes peut-être. Pour ce qui est des enfants, on a pas besoin de se sacrifier entièrement en effet mais je pense qu'on ne peut pas refuser de faire face à des responsabilités nouvelles sous prétexte que la vie est courte et qu'on veut surtout penser à soi. C'est dommage d'être autant désillusionnée mais je te comprends aussi...

Benissa a dit…

Quel vaste sujet! je ne suis pas tout à fait d'accord avec Sandrin qui s'est exprimée avant moi de façon plutôt pessimiste je trouve aussi.
Est-ce la société de consommation où tout est jetable, les objets, les conjoints, les institutions, même nos élus que nous avons envie de virer, sitôt élus dès qu'ils nous déplaisent? On fait des choix sans trop y réfléchir, en se disant, que si çà ne va pas, on sera toujours à temps de changer.... Le problème est que l’on fait de même lorsqu’on se marie et cela se passe trop souvent sans que l’on soit parfaitement SÛR de ses sentiments.
Ce n’est pas le mariage qui fait que les gens restent ensemble, c’est l’amour qui opère cette magie. Force est donc de constater que ce que l’on a pris pour de l’amour n’était qu’un pâle reflet de l’amour. Une attirance physique, un bien-être ensemble, un partage d’idées... c’est pas mal, mais cela ne suffit pas dès qu’il y a quelques épreuves à surmonter.
Il faut être sûr de soi, comme tu dis.
Il faut faire la différence entre le plaisir épidermique qui ne sera que passager et décevant et le désir unique de vraiment se donner corps et âme.
L’amour est comme un feu: il faut y apporter du bois très souvent pour qu’il flambe bien et ne s'éteigne pas et il faut être 2 à apporter du combustible.
C’est à la fois très difficile et très facile ensuite.
Difficile parce que cela demande beaucoup d’exigence. Il faut exiger beaucoup de soi-même et aussi beaucoup de l’autre. Il faut plaire, surprendre, susciter l’admiration, etc... et attendre autant de l’autre.
Pour combien de couples, le simple fait de rentrer du boulot n’est pas un moment agréable. On peut être fatigué, soucieux, de mauvais poil: il ne faut pas faire subir cela à l’autre, on en parlera plus tard, bien sûr, il faut partager les tracas de l’autre... mais le retour à la maison doit être un heureux moment de retrouvailles. Voilà juste un petit exemple qui, au fil des jours gâche la vie et il y a plein de petits détails comme cela pour lesquels on ne fait pas d’effort.
C’est difficile, parce «l’amour est aveugle» c’est bien connu, on finit donc fatalement par être déçu un jour. L’amour au contraire doit être fait de lucidité: personne n’est parfait et il vaut mieux connaître les défauts aussi bien que les qualités de la personne qu’on aime.
Et c’est très facile, une fois que le pacte comme tu dis est bien établi, une fois que l’on sait vraiment ce que l’on veut faire ensemble de cette vie commune que l’on a choisie. Une fois que l’on est prêt et d’accord pour faire ce qu’il faut afin d’avoir une vie qui ne soit pas «ordinaire».
Je pense qu’il ne faut pas se contenter de faire voir à l’autre qu’il est indispensable à notre vie mais BIEN PLUS, faire ce qu’il faut pour que l’autre ne puisse plus envisager la vie sans vous.
L’amour évolue, oui, dans le sens où on le laisse aller... et cela peut-être catastrophique.
Moi, je ne peux pas accepter l’idée que l’amour puisse un jour disparaître, je le refuse de toutes mes forces et fais ce que je pense être nécessaire et indispensable pour cela. Je pense que l’humain peut être fidèle, parce qu’il est libre et qu‘il a un libre arbitre justement.
La seule question est: de nos jours où la voie de la facilité semble la plus attirante (nous en avons parlé pour d’autres sujets) qui est prêt, à chaque instant, à faire en sorte, non pas de sauver son couple (car cela signifierait qu’il y a problème déjà) mais de le faire grandir, de le rendre plus fort, animé d’un amour plus grand, même au bout de 20, 30 ans ou plus. Et pourtant, le résultat en vaut la peine!!! J’ai mis un tweet sur les divorces causés par les réseaux sociaux, si cela t’intéresse. J’aime bien les sujets qui nous font réfléchir. Merci (Sauf que cela me rend bavarde).

sandrin a dit…

je ne suis pas désillusionnée, je n'ai tout simplement jamais été illusionnée, ce qui est différent.
Et je ne parlais pas d'amour libre... de changer de partenaires comme de chemises. Je pense simplement qu'on peut aimer réellement sans que ce soit une relation pour la vie. Dans l'ensemble, de toutes manières, j'ai toujours été pour les changements. C'est dans ma nature,il n'y a rien de pessimiste là dedans. L'amour pour une vie : pourquoi pas ? mais il ne faut pas que ce soit un modèle imposé, une sorte d'idéal auquel onvoudrait tendre malgré tout... Il existe un couple d'oiseaux, les inséparables, pour lesquels l'amour d'une vie prend sens. ça ne signifie que ce soit la seule manière de vivre.

Benissa a dit…

Je suis d'accord avec Sandrin pour le changement. J'ai déjà changé plusieurs fois de vie et j'aspire à d'autres changements encore. La vie serait trop grise sans cela! Je déteste les habitudes, les choses écrites d'avance, la routine, tout ce qui est prévisible et qui fait que l'on s'endort. Mais tout cela est justement contrebalancé par la stabilité dans les sentiments. L'un permet l'autre et vice versa. Une autre chose me paraît PRIMORDIALE: s'amuser et rire ensemble, encore et toujours. Combien de couples s'ennuient au bout d'un certain temps! l'amour ne peut survivre à l'ennui.

Claude Bartlett a dit…

Benissa, merci beaucoup pour ta participation! On sent que c'est un sujet sur lequel tu as énormément de choses à dire! Moi aussi, l'amour est un sujet qui ma toujours fasciné. Ton long commentaire me touche!
Sandrin, Merci aussi à toi pour tes commentaires! Je suis d'accord, mieux vaut parfois vivre une histoire courte et intense que longue et fade...
Mais ne crois tu pas que dans l'absolu, le but c'est aussi de vivre une belle histoire le plus longtemps possible?? Si on se lasse rapidement de l'autre comment faire des projets? On ne peut plus tout simplement...
Vivre une belle histoire pendant dix ou quinze ans avant de divorcer, je dis bravo mais aujourd'hui, tout ce termine au bout de cinq ans si ce n'est pas plus tôt encore. Je ne serais pas très rassuré si j'étais amoureux de toi car à quoi cela sert de construire quelque chose si on est convaincu que cela ne va pas durer? Il faut avoir des illusions dans la vie, l'amour est une illusion et pourtant c'est quand même quelque chose de très beau, non? Je pense comme Benissa que l'amour est un puissant moteur et que le couple se doit de régulièrement le nourrir, je dis seulement que ce n'est pas suffisant, c'est un sentiment trop incertain. Je pense qu'en plus du sentiment d'amour il faut avoir aussi une grande complicité en ce qui concerne le futur, être très proche question loisirs et goûts et dans sa façon de vivre. Surtout se dire que l'amour n'est pas forcement une garantie de bonheur, être bien avec une personne en partageant beaucoup dans la vie de tous les jours a également son importance. Si on veut construire une famille et un projet pour longtemps, je pense que c'est la meilleur solution. Si non, je comprends qu'on veuille pas s'investir avec quelqu'un pour le long terme, dans ce cas, tout ceci n'est pas important...

Claude Bartlett a dit…

Avec un peu d'expérience je me rends compte qu'une grande majorité de femmes ne sont pas très à l'aise dans la routine même si cette routine est agréable, contrairement à beaucoup d'hommes qui eux, (moi y compris) aiment un certain confort routinier. Je dis toujours...la routine existera quoi que l'on fasse, l'important c'est de ne pas s'y ennuyer...

BENISSA a dit…

C'est bizarre, il me semblait que dans le temps c'était au contraire les femmes qui organisaient une petite vie trop tranquille ce qui poussait les hommes à aller voir ailleurs... on a de ces clichés, parfois!!! Tu n'as pas tort pour le confort routinier. C'est qu'il y a routine et ROUTINE! La routine qui permet de faire certaines choses très vite, sans y penser, parce que l'on s'est organisé parfaitement comme cela, bien sûr: chacun sait qui fait quoi, cela évite les petits soucis et tout baigne, c'est du confort, exactement. Mais, les baisers automatiques en pensant à autre chose, le fait de s'habituer à trouver normal que l'autre soit toujours là, au lieu de s'en émerveiller, ne plus regarder l'autre avec curiosité, (j'allais dire avec avidité), ces habitudes qui finissent par faire que l'on vit en parallèle tranquillement... en pantoufles comme je dis, alors çà non! La complicité vient au fil du temps, on en arrive à penser à la même chose au même moment, à lire dans les yeux de l'autre la même idée, au même instant, sans se parler, c'est extraordinaire.
Certains réussissent des unions en étant très différents au départ (culture, religion, goûts,) mais je crois comme toi que cela constitue des obstacles et des difficultés supplémentaires à surmonter. C'est en se parlant et en s'écoutant beaucoup AVANT (on ne prend jamais assez son temps) que l'on peut savoir si la personne avec laquelle on souhaite vivre est à la hauteur de la vie que l'on veut mener ensemble. Je ne peux pas concevoir non plus de commencer une histoire sans vouloir qu'elle soit la plus belle et qu'elle dure toujours. Si c'est pour accumuler les déceptions... autant rester seul(e).

Claude Bartlett a dit…

"les baisers automatiques en pensant à autre chose, le fait de s'habituer à trouver normal que l'autre soit toujours là, au lieu de s'en émerveiller, ne plus regarder l'autre avec curiosité..."
Pourquoi pas??...c'est aussi cela la vie, et on est pas malheureux ou forcement moins amoureux pour autant, non? "Un jour quand on sera âgé mon amour on sera comme cela mais ce n'est pas grave car on sera encore ensemble..." ce petit texte fiction qui fait allusion à l'extrait de ton commentaire, n'est ce pas aussi une manière d'envisager l'avenir de son couple?...Justement, vouloir porter sur l'âme sœur pendant de très longues années un regard passionné, n'est ce pas aussi vouloir un peu trop? On voudrait tous être idolâtré jusqu'à la fin des temps par un amoureux ou une amoureuse mais, on est tellement...imparfait, tellement humain...

sandrin a dit…

Je suis d'accord avec ce que vous dites l'uncomme l'autre, car tous deux vous avez raison, puisque c'est votre vécu,vos désirs, vos espoirs... Il n'y a pas de recette ni de modèle préétabli, c'est surtout ça que je voulais dire. Certains pensent avoir rater leur vie car ils ont raté leur couple par exemple. c'est là où je m'insurge.
sinon s'émerveiller à tout bout de champ, voir l'autre avec le même regard qu'au début, franchement j'y crois pas trop. Le regard se transforme au fur et à mesure que la relation s'approfondit ou tout simplement se transforme elle même.
c'est vrai ce que tu dis claude. il pourrait être difficile de construire quoi que ce soit avec quelqu'un comme moi (pourquoi ai-je mis le conditionnel ?) mais cette idée de cosntruction d'une vie, de projets, me gêne également. Alors ça signifie une situation pour moi pas toujours très confortable : c'est tellement mieux quand on a quelques certitudes, quand on croit savoir où on va.
Cela dit, face à l'amour, je me pose aucune question, n'émets aucune réserve. Les choses se vivent dans l'immédiat d'une relation. Pour moi.

Claude Bartlett a dit…

Absolument Sandrin! Là, je suis totalement d'accord avec toi. Effectivement, je conseille vivement aux couples de ne pas trop se focaliser sur un plan de vie à long terme, surtout au début de la relation. Il faut être humble et toujours toucher du bois, trop d'optimisme peut provoquer un mauvais destin, (suis un peu superstitieux). Les vraies difficultés commencent quand le couple décide de vivre ensemble en fait car l'un comme l'autre doivent commencer à planifier des choses...

Benissa a dit…

Tu peux te vanter d'avoir suscité un échange amical suivi sur ce sujet qui passionne tout le monde. Ce n'est pas si fréquent sur nos blogs où les visiteurs ne s'attardent pas trop. Evidemment, nous avons tous raison comme dit Sandrin puisque nous essayons de mettre notre vécu en conformité avec nos espérances et nos désirs. Heureusement que nous ne sommes pas tous pareils... ce serait d'un triste!
C'est vrai que le plus difficile commence lorsqu'on se met à vivre ensemble; d'autres difficultés surgissent encore avec les enfants avec lesquels il faut composer aussi et qui changent la donne. Je crois que nous sommes tous d'accord pour mettre toutes les chances de notre côté en ce domaine pour arriver à vivre une relation heureuse. Je crois que je suis la plus exigeante des 3. Je suis trop passionnée dans TOUT ce que je fais et tout ce que je vis. Je m'acharne à faire en sorte de réussir ce que j'entreprends. Et je ne peux donc me contenter du simple fait d'être encore ensemble... Bien sûr le sentiment évolue... mais vers plus de complexité, plus de richesse, plus de subtilité dans l'intensité qu'au début de la relation. Le vécu à deux apporte à la fois tant de partage et tellement de nouveautés. De même, la confiance grandissante permet une sérénité accrue, un abandon plus total. Tout cela ne s'inscrit pour moi que dans le long terme. J'aime écrire des poèmes, tu le sais, alors, pour moi, amour rime avec toujours. Lorsque je discute avec des plus jeunes, ils rêvent aussi d'un amour qui dure toujours, mais ils pensent que de nos jours ce n'est plus possible et c'est cela que je cherche à comprendre. Pourquoi sont-ils persuadés que ce n'est pas possible?