mercredi 5 décembre 2012

Isabelle Rimbaud à Paterne Berrichon, Roche, 9 août 1896.

Monsieur,

J'ai lu avec le plus vif intérêt votre "Verlaine héroïque". Comme vous écrivez bien, quelle manière charmante que la votre ! Dommage que vous vous passionniez pour des choses...

Vrai, cela me fait l'effet de voir gaspiller un trésor. Entre nous: Arthur aurait été on ne peut plus mécontent que vous glorifiez ainsi "un moment malheureux de sa vie pendant lequel , après tout, il n'a fait de mal à personne".

Quant à Verlaine, je ne sais, ça m'étonne de le voir comparé à un dieu. J'étais habituée à l'entendre traiter avec le dernier mépris (génie littéraire hors de cause), par qui le connaissait.

C'est égal, ce Verlaine, il devait avoir renoncé à ses "gestes de dieu", là-bas, dans la Forét-Noire.

Pardon pour ma franchise et merci pour l'envoi.

I. Rimbaud






(Image: Arthur Rimbaud, traitement photo perso)

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